vendredi 13 décembre 2024

Vendredi Treize

 



Quel vendredi treize ai-je vécu ?
Je ne m'en remets point encore de ce qu'il m'est advenu
Tout a basculé dans l'horreur d'un jour néfaste de soucis
M'en suis-je donc bien sorti ? 

Tout avait commencé dans un calme apparent
Le soleil m'apportait son rayon printanier dans tout l'appartement
Par la fenêtre ouverte cela me chauffait déjà des heures 
Ah ! le doux éclat des jours de repos qui font mon bonheur

Je grasse mâtine pour apprécier
Tout de cette sérénité que je mérite
Je m'estime le droit de me l'approprier
Il me faut un peu rêver et espérer une bonne suite

Mince n'as-tu donc pas quelque repassage a faire ?
Des ménagères taches qui de jour en jour s'ajoutent
Ne désespère point voilà une journée pour toi entière
Enfin pour t'occuper au ménage coûte que coûte

Boum ......le fer que tu viens de brancher
A rendu l'âme il a fait sauter toute la maisonnée
Les plombs sautent et ta tête explose
Toute électricité vient de se couper en osmose

Tu rebranches le compteur disjoncté
Et tu dois aller acheter un nouvel appareil 
Changer ce fer trop dépassé qui ne fait plus merveille
Ce lâche est a jeter puisqu'il ne veut plus fonctionner

Là le drame se complète dans ce feuilleton
Ce drame épisodique qui te bloque dans tes évolutions
Tu chutes dans la poubelle en voulant ce maudit fer jeter
Sur le sol avec le fer dans la figure tu es cassé, blessé

Dans un malheur parfois heureusement du bonheur
Un ami qui ne devait pas venir te voir à cette heure
Puisque tu voulais tranquille faire ton ménage
Se pointe quand même et te sauvera de la tragédie qui se dégage

Glorifions les amis qui viennent sans être invités
Parfois cela déplaît et te mets en rage de les avoir là
Mais si tu as des ennuis les vrais amis ne se détourneront pas
Ils seront présents même un vendredi 13 en venant se sacrifier









jeudi 12 décembre 2024

Grande Sauterelle Et Petits Crapauds

 

 

La Grande Sauterelle aimait les Petits Crapauds.

Elle venait souvent les côtoyer autour de l'étang, près des nénuphars, elle savait comment les accoster. Les braves bêtes, du jour où ils avaient découvert que cette Miss Dinguette les adorait, ne se firent pas prier. Ils tentaient de la charmer encore plus fortement en mettant leurs plus beaux atours, ils se faisaient si charmants, si séduisants à des lieux de leur laide réalité. Pourquoi aimait-elle la laideur, elle si élégante, si belle dans sa carapace vert des bois ?

Les crapauds espéraient être tous ses amants, transis, ils se mourraient d'amour sur leurs feuilles de nénuphar quand l'affectueuse sauterelle s'occupait d'un autre prétendant. Tous tentaient de l'abaisser à se donner, elle qui ne donnait que des baisers, avec l'espoir qu'un jour l'un de ces crapauds deviendrait son prince. Dans cette petite nature trop verte, le pêcheur de perches et de truites ne voyait rien, absolument rien, il entendait. Comment imaginer un croisement entre sauterelles et crapauds ?

La nature et ses charmes secrets ne permettent à personne de l'observer complètement, difficile d'y connaître lucidement toutes ses profondeurs, les bruits des fôrets et des bois sont les seuls charmes que nous pouvons nous partager.

La sauterelle aimait les beaux discours, elle vibrait aux moindres paroles d'amour que les crapauds, tous spécialistes de l'oral, faisaient entendre à la verte donzelle. Elle se languissait de leurs ébats oratoires, mais c'est qu'ils savaient causer les laids ! Parfois elle se sentait si petite face à ces grands bavards.

Pour la bagatelle, ils étaient plutôt fainéants, ils devenaient muets, n'ayant que la théorie sans la pratique. Mais elle ne s'en souciait guère tant qu'elle avait la tête qui lui tournait à leurs splendides proses. Parfois quelques uns agrémentaient leurs récitations de légères poésies, ils s'essayaient à taquiner la muse, ils adoraient amuser la taquine. Les crapauds devaient lui vider tout leur sac, en abondance.

L'été, chaque soir, la romance débutait pour aller crescendo. Les chants d'amour de tous ces crapauds augmentaient au fur et à mesure qu'avançait la chaude nuit d'été. Le pêcheur, qui habitait non loin de l'étang, ne pouvait pas bien dormir, il y avait la chaleur et les choeurs de l'armée verte.

La sérénade des cigales, si douce et berçante, avait laissé place à de grosses lamentations bruyantes et diffuses. Le pêcheur avait les boules ... les boules QUILÈS.

Les ténors faisaient la ronde autour de la fillette insecte. L'opéra durait ainsi des heures. Ils la captivaient par leurs brillants gosiers qu'elle en pâmait, se croyant arrivée au septième ciel.

Toute la nuit à chanter ça vous fatigue la bête, les crapauds, dès que le matin se pointait à l'horizon, s'endormaient, las de leurs musiques. La sauterelle réalisait qu'elle venait encore une fois de les exploiter, elle rougissait.

La Grande Sauterelle cherchait l'amour parlé des laids comme d'autres recherchent l'amour parfait d'effets.

 

 

 

 

Revenir Vers Toi

 

 

 

J'ai l'impression que la terre se met à trembler
Autour tout parait se secouer, me voilà perdu
Les gens se dépêchent, ils veulent vite rentrer
Trop occupés à leurs pensées ils filent dans les rues
 

Dois-je suivre le mouvement et la foule imiter là ?
Dois-je me bloquer et manifester devant eux ici ?
Dois-je montrer que moi j'existe aussi ?
Dois-je prouver que je fais partie de la société ici-bas ?
 
 
Dois-je seulement patienter que tu viennes à moi ?
Dois-je regarder les choses venir et espérer un secours de toi ?
Dois-je attendre ton passage et observer l'horizon ?
Dois-je m'immobiliser avant que tu ne me ramènes à la maison ?
 

Si la terre se met donc à se secouer
Si autour de moi tout tremble, moi, je t'attendrai
N'importe quel cataclysme ne m'enlèvera pas ma volonté
Personne ne m'occupera ailleurs, ma force est de t'espérer
 
 
Si je dois tomber d'au milieu de la terre
Si en ma tête tout chamboule et je m'enfonce profond
Mon cœur résistera et me remontera d'un quelconque univers
Ma vie se perd, mon âme s'éteint, mais je repartirai d'un bond
 
 
De cette impression vaine que mon monde chancelle
Autour de moi tout parait se perdre, je soigne mon bonheur
Dans ce flot de passants, si tout disparait et se meurt
Je reviens vers toi en mes tendres pensées et je t'appelle

 

 

 

Mes Yeux Vous Pleurez Car Il Souffre Mon Coeur

 

 



Mes yeux, vous pleurez car il souffre mon cœur
Il ne battra plus comme avant sans cet amour
Je perds ma passion depuis ces quelques jours
Un grand trouble abat ma petite part de bonheur

Mes yeux, vous les premiers furent les témoins
De l'aventure où l'air vainqueur je m'embarquais
J'ai libéré ma folle âme tant j'y croyais 
Sans voir que la belle s'éloignait de mon chemin

Elle se promenait, marchait loin de mes yeux
Sans me laisser lui faire mon discours amoureux
Savait-elle que mon cœur sot fut tant en émoi ?

Je me plains de douleur pour ma faute, je gémis
Pour ces mots que je n'ai dit à la belle enfuie
Je suis le seul vrai coupable des peines en moi
 

 

 

Poème inspiré du Sonnet LXXXIV  
De Francesco Petrarca  
"Il Canzoniere"